Avis de parution
Qui veut la peau des colonies des vacances ? En 2018, la directive européenne Travel, en transformant les colos en activité de tourisme, a failli leur mettre un coup fatal. Si une partie des colos pourra continuer son activité, d’autres n’en sortiront pas indemnes. Et pourtant, ces colos font partie de notre imaginaire collectif : ces étés où l’on prenait le train pour d’autres horizons, ces larmes versées sur le quai de la gare alors qu’on lâchait la main de nos parents, ou de nos enfants que nous laissions partir seuls pour la première fois, à la fois émus et fiers de les voir prendre leur autonomie. Les colos charrient leur lot de souvenirs, d’émotions et de rencontres inoubliables. Elles sont un bien commun qui dépasse les barrières de classes, de genre ou de handicap, même si chaque groupe y participe souvent séparé des autres. Tout ça aurait donc pu disparaître ? S’appuyant sur un rapport remis en 2016 au Ministère de la Jeunesse et des Sports, et sur de nombreuses recherches et observations issues du terrain, Jean-Marie Bataille nous propose de situer dans leur histoire le processus de marchandisation qu’elles subissent de plein fouet, mais aussi de découvrir comment elles renaissent aujourd’hui à travers les nouvelles urgences de la société contemporaine : crise de la citoyenneté, de la solidarité, crise climatique et environnementale. Faire société en prenant appui sur les colos, c’est ce que préconisent entre autres la fondation Jean Jaurès et le rapport Borloo sur la politique de la ville. La mixité sociale et de genre, l’éducation à l’environnement, la lutte contre les violences sexuelles et le racisme ne sont pas des choix optionnels mais une nécessité, une urgence. Ce petit livre nourri à la fois de travaux scientifiques et de témoignages ouvre des pistes prometteuses, parfois surprenantes, pour l’avenir des colos.
https://www.lesocialenfabrique.fr/quoi-servent-colonies-vacances.html
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