Depuis 2011, nous animons des journées de recherche (portant sur les recherches en éducation consacrées aux pédagogies différentes, c’est-à-dire les classes et les établissements qui, à tous les niveaux scolaires, sont repérés dans le paysage éducatif comme alternatifs, expérimentaux et/ou se réclamant du courant des pédagogies nouvelles. Ces rencontres visent à resserrer les liens entre les chercheurs travaillant dans ce champ, quels que soient les statuts (chercheurs institutionnels, doctorants, praticiens-chercheurs…) et les appartenances disciplinaires, afin de confronter les problématiques, les méthodologies et les approches respectives. Il s’agit de dresser un état des lieux de la recherche dans ce domaine, de consolider un réseau de chercheurs, de favoriser la confrontation des problématiques, des méthodes et des approches, et enfin, de soutenir la diffusion des travaux en les publiant (http://www.recherchespedagogiesdifferentes.net/).
La prochaine journée, qui se tiendra le mercredi 14 avril 2021 à l’université de Cergy-Pontoise (site universitaire de Gennevilliers), portera sur la dimension économique des alternatives éducatives.
Le développement des pratiques « innovantes » dans l’enseignement public et privé sous contrat, la multiplication des écoles privées « différentes » hors contrat, le nombre croissant de parents choisissant « l’instruction en famille » sont le plus souvent envisagés soit sous l’angle des idées et pratiques pédagogiques, soit sous l’angle des facteurs socio-institutionnels. Ces aspects centraux ont d’ailleurs été privilégiés lors des précédentes journées d’étude et publications du réseau « Recherches sur les pédagogies différentes ».
A contrario, la dimension économique de l’engagement dans des pratiques éducatives alternatives, dans le secteur public comme dans le secteur privé, est beaucoup moins étudiée. Qu’on envisage cette dimension sous des abords aussi différents que les coûts et recettes, les sources de financement ou les frais d’inscription, les choix de locaux ou de matériel, les arbitrages sous contraintes, les comportements stratégiques, « l’économie » pèse pourtant – quoique de manière inégalement sensible – sur les pratiques pédagogiques « différentes » et, plus généralement, sur le quotidien des équipes éducatives, des familles et de l’ensemble des personnes concernées.
Dans un contexte où des dynamiques de libéralisation, de privatisation ou de marchandisation de l’éducation semblent à l’œuvre, s’intéresser à la dimension économique permet de placer au centre de l’observation et de la réflexion certains objets empiriques peu analysés dans le champ des recherches en éducation : l’argent, les coûts et les dépenses, les contraintes budgétaires, les types de marché, les entreprises et leurs stratégies, les business plans…Cette journée vise à identifier des problématiques à l’interface des préoccupations académiques et éducatives, à esquisser un premier repérage des travaux en France et à l’étranger, et aussi, par la mise en circulation précoce de cet appel, près d’un an avant la tenue de la journée, à susciter des recherches inédites.
Les propositions, issues des différents types de recherche (universitaire, professionnelle, collaborative, appliquée…) que le réseau a pour objectif de faire dialoguer, sont attendues pour le 10 décembre 2020.
Bien cordialement,
Marie-Laure Viaud (Laboratoire RECIFES EA 4520, Université Lille Nord de France), Marie-Anne Hugon (Laboratoire CREF EA 1589, Université Paris Nanterre) et Philippe BONGRAND, Laboratoire ÉMA (EA 4507, CY Cergy Paris Université)