Eric Favey « L’Education populaire: apprendre à s’emmanciper »
Nul ne peut obliger quelqu’un à apprendre, même si certains s’obstinent à croire le contraire. Car nos neurones cognitifs et émotionnels fonctionnent ensemble: pour apprendre et pour agir, nous sommes motivés par l’affect, le désir, le plaisir et la confiance. Sans compter qu’en démocratie, l’apprentissage de la liberté, de la solidarité et de la responsabilité ne se conçoit pas sous la contrainte.
C’est sur ces convictions que l’éducation populaire a construit ses pratiques, son histoire et sa singularité. L’école, c’est l’ambition de l’éducation pour tous; l’éducation populaire, c’est l’engagement de l’éducation par tous. Elle vise ainsi à promouvoir et prolonger le système scolaire, à le protéger des intérêts mercantiles et cléricaux. Elle trouve son inspiration chez Condorcet, une de ses premières traductions avec Jean Macé et une mise en oeuvre ambitieuse dans la politique de jean Zay. Elle repose sur la force du collectif, de la réciprocité, des échanges, de l’intergénérationnel, sans autre obligation que d’être attentionnés les uns envers les autres. (…)